L’affaire Gérard Depardieu est le sujet qui fait polémique en France en ce moment.

Le célèbre acteur français que vous avez peut-être vu dans Cyrano, dans La Chèvre ou encore dans Astérix et Obélix, est accusé de viols et d’agressions sexuelles.

Ces dernières semaines, l’affaire a connu différents rebondissements.

Je vous explique la situation. Bienvenue dans ce nouvel épisode de « Learn French with News » sur les plateaux télévisés, à la radio, dans la presse.

L’affaire Gérard Depardieu est vraiment le sujet dont tout le monde parle en ce moment en France et vous en avez même peut-être entendu parler aussi chez vous.

Car Gérard Depardieu est probablement l’acteur français le plus connu à l’étranger. Aujourd’hui, je vous propose de pratiquer votre français et d’apprendre du vocabulaire grâce à cette actualité.

Comme d’habitude, vous pouvez télécharger gratuitement une fiche qui reprend tout le vocabulaire de cette vidéo.

Pour cela, rien de plus simple, il vous suffit de cliquer sur le lien dans la description.

Comme je vous le disais, Gérard Depardieu est un des acteurs français, probablement les plus connus à l’étranger.

Il est aujourd’hui âgé de 74 ans.

Il joue dans énormément de films.

Je suis sûre que vous en avez au moins vu un.

En 2020, l’acteur Gérard Depardieu va être mis en examen pour agressions sexuelles et viols sur une actrice.

Cette comédienne dénonce deux viols qui auraient eu lieu au domicile de l’acteur.

Au printemps 2023, il y a quelques mois, on apprend que douze autres femmes l’accusent elles aussi d’agressions sexuelles.

Par la suite, une autre femme va également déposer plainte contre l’acteur pour viol.

Aujourd’hui, il est mis en examen.

Donc il a deux plaintes contre lui pour viols et il est donc accusé d’agressions sexuelles par des dizaines de femmes.

Mais il nie les faits. Donc lui, il dit que ce n’est pas vrai.

En octobre 2023, il va notamment rédiger une lettre ouverte dans le journal Le Figaro pour exprimer sa version des faits.

Dans cette lettre, Gérard Depardieu assure n’être ni un violeur ni un prédateur.

Il dit « jamais au grand jamais, je n’ai abusé d’une femme ».

Abuser, c’est un synonyme de violer.

« Jamais au grand jamais » c’est une expression en français pour vraiment insister sur le fait que c’est impossible.

C’est encore plus fort que jamais, c’est jamais au grand jamais.

Dans la description, vous pouvez trouver toutes les sources qui m’ont aidée à faire cette vidéo et également un lien qui mène vers cette lettre que Gérard Depardieu a écrite en décembre.

Gérard Depardieu va revenir dans l’actualité avec la diffusion d’un reportage d’investigation sur France 2.

Le reportage est diffusé dans le cadre de l’émission Complément d’enquête.

Donc le 7 décembre, un reportage est diffusé sur une chaine nationale.

Ce documentaire s’appelle Gérard Depardieu : la chute de l’ogre.

La chute, c’est quand quelqu’un tombe.

Dans la fiction, un ogre, c’est un personnage qui est méchant et qui se nourrit avec la chair d’enfants.

Mais d’un point de vue littéraire, c’est surtout un terme qui est qualifié pour parler de quelqu’un de méchant.

Dans le cadre de ce reportage, des images très choquantes avec des propos très choquants qui datent de 2018 vont être diffusés.

Ces images, elles viennent d’un voyage en Corée du Nord qu’il a fait avec Yann Moix.

Yann Moix, c’est un réalisateur et un écrivain français.

Peut-être que vous avez vu le film Podium. C’est lui qui l’a réalisé.

Sur ces images, on voit l’acteur qui tient des propos vraiment très déplacés, des propos obscènes, on peut dire des insultes sexistes envers à la fois son interprète, sa traductrice et une dame qui qui l’accompagne pour traduire.

Mais également il tient ce type de propos envers une fillette, une petite fille qui est âgée d’une dizaine d’années qu’il va sexualiser.

Il sexualise notamment cet enfant qui est en train de faire du cheval, qui fait de l’équitation.

À nouveau, je vous mets le lien dans la description vers le reportage complet. Vous pouvez voir ces extraits vidéo.

Mais ici je ne souhaite pas répéter les propos et je ne peux tout simplement pas le faire car la vidéo risque d’être supprimée de YouTube.

C’est suite à la diffusion de ce reportage que la polémique autour de Gérard Depardieu va vraiment exploser, va prendre de l’ampleur sur les réseaux sociaux, mais également suite aux prises de parole de différentes personnalités.

Une intervention qui a énormément fait parler et suscité beaucoup de polémiques, c’est la prise de parole du président français Emmanuel Macron.

En effet, le 20 décembre, sur un plateau télé, il a pris la défense, il a défendu, Gérard Depardieu, notamment sur un sujet précis qui est la Légion d’honneur.

En 1996, l’acteur Gérard Depardieu avait reçu la Légion d’honneur.

C’est un titre honorifique. C’est un précédent président qui lui avait donné, qui lui avait octroyé ce titre.

On peut avoir la Légion d’honneur si on fait des actes extraordinaires ou qu’on fait rayonner la France à travers le monde par exemple.

Deux ans plus tard, en 1998, il avait déjà failli perdre la Légion d’honneur suite à une conduite en état d’ébriété.

C’est une conduite en état d’ivresse, donc c’est quand on conduit une voiture alors qu’on a bu de l’alcool, qu’on a dépassé le seuil autorisé.

Pourquoi est-ce qu’il parle et qu’il défend Gérard Depardieu sur la Légion d’honneur ?

C’est parce que suite à la diffusion du reportage où on le voit tenir des propos vraiment déplacés, notamment envers cette petite fille, la ministre de la Culture française actuelle va justement dire qu’une enquête va être lancée, une enquête disciplinaire pour éventuellement peut-être retirer sa légion d’honneur à Gérard Depardieu.

Pour Emmanuel Macron, sa ministre s’est trop avancée.

Et il est hors de question, donc ce ne sera pas le cas, que Gérard Depardieu perde sa Légion d’honneur à cause de ça.

Donc, dans le cadre de cette interview, Emmanuel Macron va notamment parler de chasse à l’homme.

Donc ça signifie qu’il y aurait, selon lui, un acharnement envers Gérard Depardieu. Il a également dit « Depardieu a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier. Il rend fier la France ».

La journaliste va lui poser des questions, notamment par rapport aux propos qui ont été tenus dans la vidéo qui date de 2018. Il va dire il y a parfois des emballements sur des propos tenus. Je me méfie du contexte. J’ai compris qu’il y avait des polémiques sur les mots qui étaient en décalage avec les images.

Donc Emmanuel Macron sous-entend que les images pourraient être sorties de leur contexte ou qu’il pourrait y avoir une manipulation des images, que ce n’est pas qu’elles ne sont pas forcément réelles.

Donc face à des controverses sur la véracité de ces images, donc sur la réalité des images, et face à des accusations de fake news, France 2 va donner ces images à un huissier. Un huissier de justice, c’est une personne qui est assermentée par l’État pour établir un constat.

Il a établi un constat après avoir visionné les images qui datent de 2018 et qui ont été tournées en Corée du Nord.

Et la conclusion est qu’il a attesté de la réalité, de la véracité de ces images.

On dit que l’huissier a authentifié ces images.

François Hollande, le précédent président de la France, va également prendre la parole dans le cadre d’une interview.

Et il désapprouve les propos d’Emmanuel Macron, qui défend Gérard Depardieu.

Il va notamment revenir sur cette phrase qu’a dit Emmanuel Macron disant qu’on était tous fiers de Gérard Depardieu.

François Hollande va dire : non, on n’est pas fiers de Gérard Depardieu face aux propos qu’il a tenus.

Donc face aux propos obscènes qu’on entend dans la vidéo.

Le 26 décembre, le lendemain de Noël, une tribune qui défend Gérard Depardieu va être signée par environ 50 artistes, par 56 personnalités du monde de la culture qui défendent Gérard Depardieu.

Parmi les signataires, il y a des acteurs et des actrices très connus en France et même à l’étranger.

Il va par exemple y avoir Carla Bruni, qui est l’ex Première dame de France.

C’est la femme de Nicolas Sarkozy qui a été président de la France.

Elle est également signée par Pierre Richard, par Nathalie Baye ou encore par Victoria Abril.

Dans cette tribune, ils vont notamment dire qu’il ne faut pas se substituer à la justice, donc prendre la place de la justice, que Gérard Depardieu est un monstre du cinéma qui subit un lynchage et un torrent de haine.

Donc un torrent, c’est un flux, beaucoup de haine.

Donc ils écrivent : nous ne pouvons plus rester muet, donc se taire, face au lynchage qui s’abat sur lui.

Donc face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne sans nuance dans l’amalgame le plus complet et au mépris de la présomption d’innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun s’il n’était pas le géant du cinéma qu’il est.

La présomption d’innocence est un principe juridique en France qui dit que tant qu’on n’est pas jugé coupable, on reste innocent.

Je sais que ce n’est pas le cas dans tous les pays, mais en France, c’est aux autres de prouver que vous êtes coupable.

Donc c’est aux autres de prouver que Gérard Depardieu est coupable et pas à lui de prouver son innocence.

C’est comme ça que ça fonctionne. Donc ce n’est pas à l’accusé de prouver son innocence en France.

Donc, ces artistes écrivent cela car ils ont très peur de la « cancel culture ».

En français, on va très souvent reprendre également ce terme « Cancel culture » et pas le traduire. Mais si vous voulez en faire une traduction, vous pouvez dire la culture de l’effacement.

Ces artistes demandent que Gérard Depardieu ne soit pas effacé.

Donc on parle de présomption d’innocence mais ici, vous l’avez compris, ce qui a vraiment mis le feu aux poudres, c’est la diffusion des images.

Je vous lis un extrait de la suite de cette tribune.

Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque. Par son génie d’acteur, Gérard Depardieu participe au rayonnement artistique de notre pays.

Il contribue à l’histoire de l’art de la plus haute des manières. Il fait partie de cette histoire et continue à l’enrichir. Pour cela, la France lui doit tant. Le cinéma et le théâtre ne peuvent se passer de sa personnalité unique.

Donc ici, c’est un débat qui revient très souvent et dans ce cas précis aussi, c’est ce sujet qui est énormément abordé dans les médias.

C’est la question de : peut-on ou doit-on séparer l’homme de l’artiste ou la femme de l’artiste ?

Ça fonctionne aussi en fonction des cas.

Cette tribune a suscité un véritable tollé.

Donc beaucoup de gens, beaucoup d’autres artistes n’étaient pas contents et notamment des associations féministes se sont insurgées face à cette tribune.

Elles se sont révoltées.

Par exemple, un collectif qui est très connu en France, qui s’appelle « NousToutes », a pris la parole et ce collectif a déclaré : « C’est un crachat au visage de toutes les victimes ».

Un crachat, c’est quand on prend de sa salive et qu’on la jette sur quelqu’un, on crache. Quelques jours plus tard, le 29 décembre, une contre-tribune va être signée, cette fois par plus de 600 artistes.

Cette contre-tribune, elle va évidemment à l’encontre de la précédente et des propos qui ont été tenus pour défendre Gérard Depardieu.

Cette contre-tribune, elle défend les potentielles victimes.

On retrouve notamment les signatures d’artistes comme Louane, Angèle ou encore la célèbre youtubeuse Lena Situation.

Le nombre d’artistes de cette contre-tribune a très rapidement augmenté.

Quelques jours plus tard, elle était à 2500 et il y a quelques jours, elle montait à 8000 signataires.

Certains signataires de la première tribune ont également rétropédalé.

Cela signifie qu’ils ont changé d’avis.

Ils ont regretté d’avoir signé une tribune de soutien.

Dans la deuxième tribune, on peut lire : Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu, mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est l’inversion des rôles où le bourreau, donc le bourreau, c’est la personne mauvaise, se place en victime avec l’aide de ses amis et de ses amies.

Comme toujours dans les affaires de violences sexistes et sexuelles à l’égard des femmes, la présomption d’innocence, donc, c’est le concept dont je vous parlais.

La présomption d’innocence pour l’agresseur sonne comme une présomption de mensonge pour les femmes qui témoignent contre lui.

Donc ça, ça veut dire que, en mettant beaucoup en avant la présomption d’innocence, c’est comme si on partait du principe, du postulat, que la femme ment forcément.

Ne vous trompez pas, nous aussi nous souhaitons que la justice fasse son travail.

Mais face à l’absence d’écoute, donc ça veut dire qu’il n’y a pas d’écoute et de prise au sérieux des victimes au sein des institutions policières et judiciaires, donc à la fois de la police et à la fois devant les tribunaux.

Impossible de faire comme si de rien n’était en attendant que la justice fasse son travail, entre guillemets.

Cette tribune, je vous la mets également en entier dans la description, si vous voulez tout simplement la lire en entier ou décortiquer plus précisément le vocabulaire.

Vous pouvez même comparer les deux puisque je vous ai mis les deux.

Aujourd’hui, je tourne cette vidéo.

Nous sommes le 5 janvier.

Voilà où nous en sommes à ce stade.

J’espère que vous avez un peu mieux compris les différents enjeux.

Pourquoi c’était un sujet dont on parle tant en ce moment en France et j’espère que vous avez pu également apprendre beaucoup de vocabulaire avec cette thématique.

N’oubliez pas d’ailleurs que vous pouvez télécharger la fiche qui reprend tout le vocabulaire.

Comme d’habitude, je vous demande de rester courtois et bienveillant dans les commentaires.

Je sais que c’est une thématique assez complexe.

Si vous avez aimé cette vidéo, bien sûr, n’hésitez pas à me le dire également.

Dites-moi si vous voulez plus de vidéos « Learn French with News ».

Abonnez-vous aussi si vous voulez n’en manquer aucune et je vous dis à très bientôt pour une prochaine vidéo.