Transcription

Ce dimanche 7 juillet avait lieu le deuxième tour des élections législatives en France.

Les sondages annonçaient une nette victoire du Rassemblement National, le parti d’extrême droite français.

Que s’est-il finalement passé ?

Bienvenue dans ce nouvel épisode de Learn French with News.

Aujourd’hui, nous allons parler des élections législatives en France.

J’avais déjà fait un épisode sur la dissolution de l’Assemblée nationale.

Je vous remets d’ailleurs la vidéo juste au-dessus.

Et aujourd’hui, nous allons parler de la suite logique, les résultats de ces élections législatives et de ce qui pourrait se passer ensuite en France.

N’oubliez pas que vous pouvez télécharger gratuitement la fiche qui reprend tout le vocabulaire de cette vidéo en cliquant sur le lien dans la description.

Les élections législatives en France se passent deux tours.

Les Français votent deux fois. Je vous explique d’ailleurs un peu plus tard dans la vidéo le mode de fonctionnement de ces élections.

Le premier tour avait lieu le 30 juin 2024.

Je vous rappelle également qu’il s’agissait d’élections législatives anticipées après qu’Emmanuel Macron ait dissout l’Assemblée.

Au vu des résultats du premier tour, les estimations sur le résultat final de ces élections donnaient le Rassemblement National comme grand gagnant.

Il y avait eu des projections sur le second tour.

Selon ces estimations, le parti dirigé par Jordan Bardella et par Marine Le Pen, aurait dû obtenir entre 260 et 310 sièges, donc entre 260 et 310 députés à l’Assemblée nationale.

Beaucoup de monde se demandait donc si le Rassemblement National, le RN, comme on l’appelle en France, allait obtenir la majorité absolue et si la France allait avoir un futur gouvernement composé des membres de ce parti.

La majorité absolue est égale à la moitié des sièges plus un.

En France, la majorité absolue est égale à 289 députés ou 289 sièges.

Finalement, le parti d’extrême droite n’a pas du tout obtenu la majorité absolue.

Il en est bien loin et il n’obtient même pas la majorité relative.

La majorité relative, c’est quand on a le plus grand nombre de députés au parlement, donc on est le premier groupe.

Ils ne sont pas non plus le premier groupe à l’Assemblée nationale.

Vous pouvez le voir à l’écran, les résultats définitifs donnent une petite victoire au Nouveau Front Populaire.

Le Nouveau Front Populaire, c’est une coalition qui reprend la plupart des grands partis de gauche, donc le Parti Socialiste, les Écologistes, la France Insoumise ou encore le Parti Communiste Français.

Cette coalition a obtenu 180 sièges.

Donc, ils ont la majorité relative, justement.

En deuxième position, on retrouve le camp présidentiel, donc le parti du président de la République et ses alliés qui ont obtenu 158 sièges.

Et en troisième position, on retrouve le Rassemblement National et ses alliés également qui ont obtenu 143 sièges.

Vous l’avez bien compris, en réalité, personne n’a vraiment gagné ces élections.

Globalement, l’Assemblée nationale se divise en un tiers, un tiers, un tiers.

Comme je vous le disais avant, ce qui a surpris, c’est le décalage entre le premier tour et les sondages et les résultats réels du Parti d’extrême droite, du RN.

Il y a d’ailleurs un paradoxe assez intéressant, car en réalité, c’est le Rassemblement National qui a obtenu le plus de voix, le plus de votes d’électeurs. Il en a obtenu 10 millions.

En termes de pourcentage, cela représente 37%, mais en termes de siège, seulement 25%.

En comparaison, la coalition qui regroupe tous les partis de gauche, donc le Nouveau Front Populaire, a eu 6 millions d’électeurs, mais pourtant a obtenu plus grand nombre de sièges.

Donc moins de voix, mais plus de députés.

Cela s’explique par le mode de fonctionnement des élections en France et également par les coalitions qui ont pu se former.

Au final, c’est le nombre de députés gagnant par circonscription qui va compter et pas le nombre de voix global sur tout le pays.

Je vais maintenant vous parler un peu plus du mode de fonctionnement des élections législatives en France et je vais également vous donner plus de détails sur le déroulement de ces élections anticipées de 2024.

Car elles ont quelques particularités.

En France, les députés sont élus au suffrage universel direct.

Donc, c’est le peuple qui vote directement.

Je vous le disais plus tôt, le scrutin se passe en deux tours.

Pour passer au second tour, les candidats doivent obtenir au minimum 12,5% des voix dans leur circonscription.

À noter que si un candidat obtient plus de 50% au premier tour, il est immédiatement élu et il n’y a pas de second tour dans sa circonscription.

Donc, on peut être élu au premier tour.

C’est un mode de scrutin qui est assez particulier, assez rare.

Il n’est pas appliqué dans beaucoup de pays pour les élections législatives.

Comme vous pouvez le voir sur cette carte des différents modes de scrutin en Europe, en général, on est plus sur des élections à la proportionnelle.

Je vous le disais, c’est en deux tours et au deuxième tour, on se retrouve généralement avec deux ou trois candidats.

Dans le cadre de ce scrutin, dans certaines circonscriptions, on est même montés jusqu’à quatre candidats.

Ce qui est assez rare.

Quelque chose d’assez particulier s’est produit dans le cadre de ces élections.

L’objectif principal des candidats de la gauche et des candidats du camp présidentiel était de faire barrage, de faire bloc contre le Rassemblement National.

Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire faire barrage à l’extrême droite ?

Comment est-ce qu’ils ont mis des choses en place pour éviter que des candidats du Rassemblement National ne soient élus ?

C’est très simple.

Par exemple, dans une circonscription où au deuxième tour, il y avait un candidat du Rassemblement National, un candidat de la gauche et un candidat du camp d’Emmanuel Macron, soit le candidat de la gauche, soit le candidat du camp d’Emmanuel Macron, se désistait pour laisser plus de chances à l’autre candidat de l’emporter face à l’extrême droite.

Cela veut dire que, par exemple, au premier tour, un candidat d’extrême droite pouvait être premier dans sa circonscription.

Il aurait normalement dû gagner au second tour, mais grâce au désistement et à un report de voix qui a donné plus de force à l’autre candidat, le candidat du Rassemblement National pouvait perdre alors qu’il était favori.

Cette consigne de laisser sa place au candidat qui avait le plus de chances de l’emporter face à l’extrême droite a été appliquée quasiment dans l’ensemble des circonscriptions, à part quelques exceptions.

Donc, c’est bien pour cela que le Rassemblement National a le plus grand nombre de voix, mais pas le plus grand nombre de sièges.

C’est grâce à ces coalitions et à ces ententes entre les autres parties.

Très rapidement, comme après chaque élection, les différents partis ont réagi.

Comme souvent dans le cadre des élections législatives, tous les partis disent qu’ils ont gagné au moins sur un point.

Le Nouveau Front populaire, la coalition qui a obtenu le plus de sièges, évidemment, dit qu’elle a gagné comme elle a le plus grand nombre de députés.

Cette coalition demande à Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre de gauche qui formerait un gouvernement de gauche et qui pourrait faire appliquer le programme du Nouveau Front populaire.

Le camp présidentiel, lui aussi, estime avoir un peu gagné, en tout cas face aux sondages, car les sondages estimaient qu’ils auraient à peine 50 sièges.

En réalité, ils ont fait trois fois plus.

Il faut tout de même souligner qu’ils ont perdu un tiers de leur siège par rapport aux précédentes élections en 2022.

Pour le Rassemblement National, il s’agit également d’une victoire, en tout cas, selon eux, puisqu’ils ont obtenu le plus grand nombre de votes et également que leur nombre de sièges ne fait qu’augmenter à chaque élection.

En 2021, ils étaient six députés, en 2022, 88 et en 2024, ils seront 143.

Je vous le disais, en réalité, personne n’a vraiment gagné.

On le voit sur le schéma que je vous affiche à l’écran, on est plutôt sur un tiers, un tiers, un tiers.

Qu’est-ce que cela veut dire sur le papier ?

Que la France est potentiellement ingouvernable.

En effet, il peut paraître impossible de constituer un gouvernement dans ces conditions.

Quand le président nomme le Premier ministre de son choix, celui-ci va former son gouvernement et généralement, il y a un vote de confiance qui est fait à l’Assemblée.

Donc, les députés doivent valider, entre guillemets, le gouvernement.

Ce n’est pas obligatoire, mais en général, c’est ce qui se fait.

On se doute bien qu’ici, ce serait très compliqué d’avoir l’aval d’une majorité de députés.

Les partis politiques vont devoir faire des alliances, des coalitions, des compromis pour s’entendre.

Et ça, ce n’est pas quelque chose d’habituel en France.

Pour le camp présidentiel, comme pour d’ailleurs les autres groupes à l’Assemblée nationale, il va être très compliqué d’obtenir une majorité absolue sur les différents votes.

Surtout que des conflits commencent déjà à naître, notamment sur le nom du potentiel futur Premier ministre.

Je vous le disais, le Nouveau Front populaire, c’est une coalition de différents partis de gauche.

À l’intérieur de ce front populaire, le parti qui a obtenu le plus de voix, c’est la France Insoumise.

La France Insoumise, elle est représentée par une personne qui s’appelle Jean-Luc Mélenchon.

C’est un homme politique qui est assez controversé.

C’est une personnalité politique qui fait débat, qui ne fait pas l’unanimité, notamment pour certaines prises de positions.

Naturellement, la France Insoumise, qui a le plus de députés parmi cette coalition de gauche, aimerait que ce soit Jean-Luc Mélenchon qui soit nommé Premier ministre, mais les autres parties de la coalition ne l’entendent pas vraiment de cette oreille.

Il y a une autre hypothèse qui est évoquée par de nombreux journalistes politiques et observateurs politiques.

Je vous le disais, même au sein de la gauche, Jean-Luc Mélenchon ne fait pas l’unanimité.

Il serait donc possible que les autres partis de cette coalition, donc les écologistes, le Parti socialiste et le Parti communiste, décident de se retirer de ce nouveau Front populaire et de s’associer à d’autres partis comme le Parti présidentiel ou encore la droite traditionnelle.

Au final, on aurait quasiment tous les partis qui s’associent et qui excluent le Rassemblement National et la France insoumise.

Cette coalition, elle pourrait être majoritaire à l’Assemblée nationale et ça évitera un blocage du pays.

Directement après les élections, Gabriel Attal, l’actuel Premier ministre, a annoncé qu’il remettrait sa démission dès lundi matin à Emmanuel Macron.

On pourrait croire qu’il a fait ça suite à la défaite du camp présidentiel dans ses élections, mais en réalité, c’est une tradition que le Premier ministre démissionne suite à un nouveau scrutin, à des nouvelles élections législatives.

Et d’ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé assez rapidement qu’il n’acceptait pas cette démission.

Évidemment, le président avait le pouvoir de refuser.

Cette démission, il la refuse pour assurer la stabilité du pays.

Il est donc possible que la situation reste un peu floue dans les prochains jours, voire prochaines semaines, voire même les prochains mois.

Tout va vraiment dépendre des compromis qui vont se faire et des alliances potentielles qui pourront être créées.

Voilà, la vidéo est terminée.

J’espère que ce sujet politique vous a plu, que vous avez pu enrichir votre vocabulaire et mieux comprendre la situation actuelle en France.

N’oubliez pas que vous pouvez télécharger la fiche qui reprend le vocabulaire de la vidéo.

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Je vous dis à bientôt.